Marcel Proust, la Fabrique de l’œuvre: Une traversée dans l'écriture d'un énorme chef d'oeuvre
Pour le centenaire du décès de l'auteur, la Bibliothèque Nationale de France a donné à ses visiteurs l'opportunité de parcourir la création de sa plus grande œuvre, A la recherche du temps perdu.
Par Halima
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L'exposition se déroule sur site François Mitterrand de la Bibliothèque Nationale de France (métro 14, station Bibliothèque François Mitterrand). Elle a pour partenaires Le Figaro Littéraire, L'Obs et France Culture. Elle a été réalisée grâce aux Fonds Proust et à ses récentes acquisitions conservés au département manuscrits de la BNF depuis 1962, aux objets provenant des collections particulières et publiques rassemblées pour la première fois ainsi qu'aux derniers résultats obtenus de la recherche sur l'œuvre.
Le moins que l'on puisse dire est que le roman A la recherche du temps perdu, écrit par Marcel Proust, n'est pas du tout facile à résumer. Tout ce que l'on peut faire, en guise de tentative de synthèse, est de dire qu'il s'agit d'une réflexion s'articulant autour du souvenir, du temps, de la littérature, entre autres thèmes. Sept tomes bien remplis constituent cette œuvre souvent considérée comme l'un des meilleurs livres de tous les temps.
A peine arrivée dans la première salle de l'exposition, je fus confrontée à des chiffres hallucinants correspondant aux support d'écritures qu'à utilisé Proust pour son œuvre. Un agenda, quatre carnets, soixante-quinze carnets d'écolier et une centaine de feuilles volantes ont permis la création de A la recherche du temps perdu. Je fus impressionnée par ces quantités, notamment par les carnets d'écoliers et les feuilles volantes. La passion démesurée de l'auteur semblait me faire face, c'en était pleinement satisfaisant.
Et justement, puisque l'on parle d'anecdotes, saviez vous que la célèbre « madeleine de Proust », qui lui a
permis de se remémorer ses plus lointains souvenirs aurait pu être le célèbre « pain rassis » ou le fameux
« pain grillé » ou encore l'illustre « biscotte » de Proust ? Je vous avoue avoir été quelque peu amusée
par cette information qui m'était tout à fait étrangère avant mon entrée dans cette exposition. A la vue de ces options, le choix de la madeleine me semblait le meilleur, mais ce n'est que mon humble avis.
Les manuscrits ne sont pas les seuls documents papiers que l'on peut trouver. En effet, on peut également visualiser des conversations épistolaires entre l'auteur et ses éditeurs. Par ailleurs, nous pouvons retrouver des écrits de nombreuses personnalités relatant le décès de Marcel Proust, ayant eu lieu le 18 Novembre 1922, dans une pièce se distinguant par sa noirceur, reflétant parfaitement la gravité de l'évènement.
Cette exposition m'a permis de parcourir la majeure partie des efforts de Proust pour élaborer son œuvres. Par exemple, j'ai pu prendre connaissance de changements au niveau de l'agencement du récit. En effet, c'est grâce à cette exposition que j'ai appris que l'épisode portant sur la maladie, puis la mort de la grand-mère du narrateur devait se faire sur un seul chapitre mais qu'après un peu de temps, l'auteur a décidé de diviser ce chapitre en plusieurs parties, afin de laisser le lecteur en suspens, notamment après « la petite attaque » de la grand-mère. De plus, mon passage dans cette exhibition m'a permis de visualiser un auteur dans le feu de l'action, pouvant raturer, recommencer, se perfectionner. Son écriture était des plus vivantes.
Enfin, il est important d'ajouter que l'on peut voir autre chose que des manuscrits dans cette exposition. En effet, des tableaux, ainsi que des costumes sont mis à la disposition des visiteurs. Pour ma part, j'ai été particulièrement fascinée par cette cape, représentative de l'élégance du personnage de Mme Swann qui éblouit le narrateur de l'histoire. Elle vient du Palais Galliera, le musée de la Mode de la ville de Paris.
Vous pouvez visiter la fabrique de l'œuvre de La recherche du temps perdu jusqu'au 22 janvier 2023. Afin d'y accéder, il faut réserver votre place sur le site de la BNF. Si vous êtes détenteur d'un Pass lecture/ culture illimité de la BNF vous pouvez obtenir votre place gratuitement. Pour les plus curieux d'entre vous, le caractère dense de l'exposition, en parfait accord avec le récit de Proust dans cet aspect, peut être vu comme une chance. Cependant, je vous recommanderai d'y aller après avoir déjeuné, afin de ne pas vous impatienter au point d'accélérer votre visite.
A bientôt pour une prochaine aventure littéraire.
XOXO